Titre : Le problème de l’élimination des déchets à Nairobi : repenser les décharges et les incinérateurs
Introduction
Nairobi, la capitale du Kenya, est confrontée à une crise imminente : la gestion des déchets. Avec une population dépassant les 4 millions d’habitants et en augmentation rapide, la ville génère environ 10 millions de tonnes de déchets par an. L’approche obsolète consistant à s’appuyer sur des décharges et des incinérateurs pour éliminer les déchets n’est plus tenable. Cet article vise à mettre en lumière le problème d’élimination des déchets de Nairobi, l’inefficacité des méthodes actuelles et la nécessité d’explorer des solutions alternatives de gestion des déchets.
Le problème des décharges
Les décharges de Kitisuru et de Dandora sont en activité depuis plus de 30 ans et desservent une population toujours croissante de Nairobi. Ces deux sites souffrent de problèmes environnementaux, sanitaires et esthétiques dus à des décennies de non-respect des réglementations en matière de gestion des déchets. Ces décharges mal gérées constituent un terrain fertile pour les agents pathogènes porteurs de maladies, produisent des cargaisons et des gaz toxiques et sont souvent les principaux responsables de la pollution de l’eau.
En outre, la décharge de Dandora est adjacente à la principale source d’eau de la ville, la rivière Nairobi, qui est un centre de loisirs communautaire. Les fuites d’eau et la contamination causées par le débordement de la décharge constituent un risque grave pour la santé publique et l’équilibre écologique de la ville.
Capitale de l’incinérateur : Centre de service Impala
L’unique incinérateur de Nairobi, l’Impala Service Centre, a été construit en partenariat avec le gouvernement japonais et a commencé ses opérations en 2002. Bien qu’elle ait la capacité d’incinérer jusqu’à 600 tonnes de déchets par jour, l’usine fonctionne bien en dessous de sa capacité, n’incinérant qu’environ 300 tonnes par jour.
L’exploitation de l’incinérateur est coûteuse car elle dépend fortement des dérivés du pétrole importés comme le gazole. De plus, le processus d’incinération lui-même produit des gaz nocifs comme le dioxyde de carbone et le dioxyde de soufre, qui contribuent au changement climatique par l’appauvrissement de la couche d’ozone et la pollution de l’air. Par conséquent, si l’incinération offre une alternative à la mise en décharge, elle présente des inconvénients importants.
Plaidoyer pour une gestion durable des déchets
Les inefficacités des décharges et de l’incinération ont mis en évidence la nécessité de systèmes de gestion durable des déchets. Nairobi doit repenser son approche de l’élimination des déchets en adoptant des solutions innovantes et durables de gestion des déchets. Certaines de ces solutions peuvent inclure :
1. Réduction des déchets : la réduction des déchets à la source peut réduire considérablement le nombre de tonnes de déchets qui finissent dans les décharges et les incinérateurs de Nairobi. Encourager la fabrication, l’utilisation et la vente d’emballages biodégradables et promouvoir des initiatives telles que le recyclage efficace sont essentiels pour réduire les déchets.
2. Recyclage et compostage : Le comté de Nairobi a connu une évolution lente mais constante vers le recyclage et le compostage. Le recyclage, un processus de conversion des déchets en nouveaux produits, peut s’avérer incroyablement efficace dans la gestion des déchets. Une action rapide visant à créer des usines de recyclage dans la ville réduirait la dépendance de la population aux décharges.
3. Traitement biologique mécanique (MBT) : le MBT est une approche qui combine des méthodes de tri mécanique et de traitement biologique pour récupérer les matériaux du flux de déchets et produire du compost de haute qualité. Alors que le monde s’éloigne de la mise en décharge traditionnelle, la mise en œuvre du MBT pourrait aider Nairobi à réduire considérablement ses besoins en matière d’élimination des déchets.
4. Technologie de valorisation énergétique des déchets : Nairobi pourrait exploiter les technologies modernes de valorisation énergétique des déchets, qui fournissent une énergie propre tout en réduisant le volume des déchets mis en décharge. La gazéification, la pyrolyse et la digestion anaérobie sont des technologies prometteuses pour convertir le flux de déchets de Nairobi en énergie utile tout en réduisant les risques environnementaux potentiels.
5. Sensibilisation et éducation : Enfin, la sensibilisation et l’éducation de la population sur l’importance de la gestion des déchets peuvent favoriser des changements de comportement. Ces changements peuvent favoriser une culture de tri, de réduction, de recyclage et de réutilisation responsables des déchets.
FAQ :
1. Nairobi est-elle la seule ville kenyane confrontée à des problèmes de gestion des déchets ?
Non, d’autres villes du Kenya, comme Mombasa, Nakuru et Kisumu, sont confrontées aux mêmes problèmes de gestion des déchets. Le défi est toutefois plus profond à Nairobi en raison de son environnement urbain densément peuplé.
2. Quels sont les risques sanitaires associés aux pratiques actuelles de gestion des déchets à Nairobi ?
Les pratiques actuelles de gestion des déchets à Nairobi présentent de nombreux risques pour la santé, notamment des problèmes respiratoires, des maladies de peau, des infections et des maladies comme le choléra, la typhoïde, la dysenterie et la diarrhée, résultant de l’exposition à l’air, à l’eau et au sol contaminés.
3. Que peuvent faire les habitants de Nairobi pour contribuer aux efforts de gestion des déchets de la ville ?
Les habitants de Nairobi peuvent contribuer de manière significative aux efforts de gestion des déchets en appliquant des principes fondamentaux tels que la réduction des déchets à la source, le tri des déchets et la promotion du recyclage. Les citoyens peuvent également plaider en faveur de l’adoption de pratiques durables de gestion des déchets et demander des comptes aux autorités sur leurs responsabilités en matière de gestion des déchets.
4. Existe-t-il des initiatives de gestion durable des déchets adoptées par Nairobi ?
Nairobi a mis en place plusieurs initiatives de gestion durable des déchets, notamment des stations de compostage déjà fonctionnelles, des initiatives favorisant le tri et le recyclage des déchets et des recherches en cours sur les technologies de valorisation énergétique des déchets. Cependant, pour que ces pratiques deviennent la norme, il est nécessaire de généraliser l’adoption et l’application des réglementations.
5. Quel rôle le gouvernement peut-il jouer dans la promotion de solutions durables de gestion des déchets ?
Le gouvernement peut jouer un rôle essentiel dans la promotion de solutions durables de gestion des déchets en éduquant le public, en mettant en œuvre et en appliquant les réglementations en matière de gestion des déchets, en investissant dans la recherche et le développement de nouvelles technologies et en collaborant avec des partenaires du secteur privé pour développer les infrastructures de gestion des déchets.
Conclusion
Le problème de l’élimination des déchets à Nairobi est un problème complexe et multidimensionnel qui nécessite des solutions rentables, durables et respectueuses de l’environnement. Le recours exclusif aux décharges et aux incinérateurs ne permet plus de répondre aux besoins d’élimination des déchets d’une population toujours croissante. Il est impératif pour Nairobi d’adopter des solutions durables de gestion des déchets comme le recyclage, le compostage et le développement de technologies de valorisation énergétique des déchets.
Le gouvernement et les habitants de Nairobi doivent travailler ensemble pour transformer les pratiques de gestion des déchets, contribuer à protéger l’environnement, améliorer la santé publique et créer un avenir plus propre et durable. Il est temps pour Nairobi de repenser ses méthodes d’élimination des déchets et il est grand temps que nous rejoignions tous le mouvement en faveur d’une gestion durable des déchets.